J’ai la double casquette d’intervenante danse en milieu scolaire, périscolaire et associatif et de maman d’une petite fille de 6 ans porteuse de troubles autistiques. En tant que mère, j’inscris à chaque vacances scolaires ma fille sur quelques jours au centre de loisirs de l’école dans laquelle je travaille. C’est une école avec une ULIS. Les animateurs sont donc au contact d’enfants porteurs de handicap tout au long de l’année. Ils ne bénéficient pas de formations particulières. Les animateurs dédiés aux enfants porteurs de handicap décident de prendre ce rôle. Ils ne développent pas un savoir sur une pathologie particulière mais sur l’accueil de la différence en elle-même.
Je pense que c’est un point fondamental : nous ne sommes pas tous égaux face à la différence. De l’acceptation de cette différence qu’elle qu’elle soit, découle un regard bienveillant, une réflexion sur l’individu et son bien-être. Les meilleures inclusions en centre de loisirs se font avec des animateurs volontaires, et en partenariat avec les parents. En tant qu’intervenante danse, je pratique des inclusions en partant du principe que ce ne doit pas être toujours au porteur de handicap de faire l’effort de rejoindre le groupe. Mon travail consiste, ponctuellement, dans chaque séance, à emmener le groupe vers une proposition adaptée à l’enfant porteur de handicap. Les enfants sont alors vraiment acteurs de l’inclusion avec moi. Ils partagent mon plaisir d’inclure, s’intéressent à la différence, se “forment” à ce qui devrait être la norme : regarder l’enfant derrière le handicap.
Un dernier point pratique que je souhaite aborder ici : à Paris, il y a beaucoup d’animateurs potentiels ce qui n’est pas vrai dans de nombreuses autres communes. Sans un nombre suffisant d’animateurs, l’accueil des enfants porteurs de handicap est impossible car bien trop risqué. Par ailleurs, il semblerai que les AVS (trop peu nombreux également) non contractualisés et rémunérés en grande partie par le pôle emploi n’ont pas la possibilité de travailler sur les temps périscolaires. C’est, à mon sens, très dommageable. Une partie des AVS souhaite, comme les AESH contractualisés, participer à l’action périscolaire ne serait-ce que pour vivre mieux financièrement. Si un enfant porteur de handicap est sécurisé par son AVS, que celui-ci désire suivre l’enfant dans ses activités hors de la classe, pourquoi bloquer administrativement cette possibilité ?
Laure – Paris
L'inclusion en périscolaire côté parents et animateurs