Loin des autres
Maman de 2 garçons polyhandicapés, Robin et Mathéo (6 et 9 ans). Pendant longtemps, je n’avais même pas pensé à inscrire mes enfants en centre de loisirs, c’était tout simplement hors de portée. Il faut dire que dès les premiers mois de vie de Mathéo, notre aîné, on nous a mis des barrières mentales. Première crèche municipale : refus, il est trop lourd, trop difficile à manipuler. Pourtant, à cet âge là, on ne voyait pas tant les différences, c’était juste un gros bébé qui dormait beaucoup et se tenait mal… Alors, quand en plus de ce refus, j’ai vu et entendu des enseignants rejeter des enfants handicapés, je n’ai même pas pensé à m’élever contre ces barrières. J’ai juste pensé que si je demandais à ce que mes enfants prennent le circuit “normal”, j’allais déranger les autres…J’ai heureusement rencontré d’autres personnes pleines de bonne volonté, des crèches formées à l’accueil du handicap, mais les barrières étaient là, et très contente d’avoir une place en établissement spécialisé pour mes loulous je n’ai pas cherché plus loin, et pourtant, j’étais très malheureuse de savoir qu’ils n’allaient plus rencontrer d’enfants valides à travers leur parcours.Je n’aurais jamais osé franchir la porte d’un centre de loisirs si je n’avais pas rencontré un petit groupe de mamans ultra motivées, qui m’ont prouvé avec la création d’un centre Loisirs Pluriel que la mixité fonctionnait vraiment. J’inscris mes garçons avec plaisir à Loisirs Pluriel, car j’ai confiance et je sais que l’accueil est de qualité.Je reste néanmoins triste que mes enfants n’aient aucun lien avec les enfants de notre commune. Du fait de n’avoir que des enfants handicapés, nous sommes totalement exclus des activités de notre commune. Et je n’ai pas le courage de me battre pour que l’on nous ouvre avec mauvaise volonté des portes, je suis déjà épuisée par notre quotidien. Du coup on vit dans notre petit monde à nous, loin des autres …
Marie-Laure – Isère
je trouve ça honteux le mauvais accueil de votre ville. Chaque enfant est différent.